domingo, 28 de octubre de 2012

DIDIER BARBELIVIEN: Paris, la nuit, la pluie




Paris de ma tendresse au volets refermés
Un café sans adresse un journal imprimé
Paris de Pompidou et de Léo Ferré
C'est Paris au mois d'août dans ma rue préférée

Paris de St Benoît à St Germain des Prés
C'est l'alcool qui me noie quand il n'y a plus d'après
Paris d'où je t'écris en silence une lettre
Qui se veut comme un cri en s'efforçant de l'être

Paris la nuit la pluie Paris

Paris du Luxembourg aux manèges arrêtés
Sur l'ombre de Gainsbourg 33 tours édités
Paris des autobus dans la vieille gare du Nord
L'amour au terminus pour une montre en or

Paris du Carroussel des chevaux dans la brume
De la rue de Courcelle où les oiseaux s'enrhument
Paris des voyageurs qui refont dans leur lit
Des enfants voltigeurs pour les avions d'Orly

Paris la nuit la pluie Paris

Paris de St Lazare des juke-box allumés
Des marlous banlieusards des bistrots enfumés
Paris de Jacques Prévert dans les jardins d'automne
Où le vent à l'envers vient balayer les feuilles

Paris de Sodimène où les roses ont rougi
Et de Bernard Timès soufflant ses bougies
Paris de Zanzibar dans ma tête étoilée
Cherchant au bout du bar une rime à envoiler

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